Locronan, « lieu de Ronan »

Saint Ronan, moine irlandais, arriva vers le Vième siècle en pays de Léon, puis s’installa dans la forêt de Névet, proche du bourg, près de Lamballe, deux bœufs auraient ramené son corps à l’endroit ou s’élève l’église actuelle.

L’église Saint-Ronan fut édifiée sur la grande place, entre 1425 et 1480, grâce aux donations des ducs de Bretagne Jean V, Pierre II et François II, venus en pèlerinage « pour prospérer en fruit et lignée », car Saint Ronan s’était vu confier, bien malgré lui, l’héritage du culte païen de la Fécondité. L’église est un des plus beaux spécimens de l’art ogival flamboyant du XVème siècle.

Au XVIIème et XVIIème siècle, le commerce des toiles de chanvre et de lin devint la principale activité économique apportant la richesse à Locronan. Bon an, mal an, on fabriquait plus de six mille pièces de toiles, qui passaient pour les plus solides et les plus fines de l’évêché. Ces toiles: bandes de ris, prélarts, ollones et noyales, s’exportaient jusqu’en Ecosse et en Espagne par le port tout proche de Pouldavid. Puis la prospérité déclina lentement avec la perte progressive de clients, comme la Compagnie des Indes, et l’éclatement du marché. L’abandon de la marine à voile au XIXème siècle, et la concurrence de la production industrielle portèrent l’estocade à la fabrication artisanale de toiles. Le dernier tisserand s’arrêta de travailler en 1914. La ville fut oubliée et s’endormit dans un isolement total. Au début du XIXème siècle, les loups, rassemblés dans les forêts épaisses qui existaient à l’époque, désolaient les campagnes. Les paysans, sans armes, ne pouvaient lutter contre eux. Il fallut attendre la fin du XIXème siècle pour que des battues mettent fin à ce fléau.

A partir de 1912, Charles Danièlou, élu maire, va réveiller sa ville : avec ses habitants, il entreprend de conserver et de reconstituer le patrimoine architectural, amenant ainsi les touristes, dont le nombre ne cesse d’augmenter d’année en année.

De nombreux artisans sont aujourd’hui installés à Locronan. On peut y visiter des ateliers de tissage de laine, coton, de lin ou de chanvre.

La renommée de Locronan, bien réelle aujourd’hui, est également due à la Troménie, le grand pardon qui fait le tour de la montagne de Locronan.

Pour l’anecdote, « Tess » le film de Roman Polanski fut tourné à Locronan en 1980.

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